Vous avez décidé d’adopter un chien dans un refuge ou de faire appel à un bon éleveur, félicitations ! Pour que ce beau geste soit le début d’une belle aventure, voici quelques conseils et informations pour bien préparer son arrivée à la maison.
C’est toujours un mélange de joie, de crainte et d’excitation de ramener un chien chez soi, surtout quand on a à cœur de lui offrir une vie meilleure que celle qu’il a eue jusque-là.
C’est une des règles essentielles lorsqu’on a un chien. « Mieux vaut prévenir que guérir ». En anticipant les problèmes éventuels et en éliminant les causes, vous allez vous enlever une sacré épine du pied et mieux profiter de l’arrivée de votre chien.
Avant de le ramener chez vous, assurez-vous que votre maison est aménagée de manière optimale.
Ne vous attendez pas à ce qu’il soit parfait et qu’il comprenne toutes les règles de la maison en 48H ! C’est mission impossible et ce serait lui mettre une grosse pression sur le dos.
Achetez tout le matériel dont vous aurez besoin : laisse, harnais (en Y de préférence, plus adapté à la morphologie des chiens), collier, médaille avec votre numéro de téléphone, bols, nourriture, panier, coussin, quelques jouets (balles, corde, jouets qui font « pouik pouik »…), friandises, os à mâcher, Kong,
Préparez-lui son coin : où il pourra se poser sans qu’on l’embête, sans gêner le passage…Vous pourrez positiver cet endroit en lui donnant un os à ronger, que vous lui laisserez déguster sur son dodo, en le félicitant de rester tranquille dans « dodo ».
Vous pouvez lui fabriquer/acheter un petit parc suffisamment grand, avec la possibilité d’y installer de l’eau, son dodo, des jouets et qu’il puisse bouger, se retourner…De cette façon, vous lui permettez d’avoir un espace à lui, où il se sentira en sécurité.
Ne prévoyez pas de visite chez vous ou à l’extérieur, même si vous débordez d’envie de le montrer à tout le monde tellement vous l’aimez déjà. Il est important qu’il passe un peu de temps seulement avec vous et les personnes vivant sur place.
Il est vraiment recommandé de passer les 3 premiers jours à la maison avec lui, pour lui permettre de faire une transition entre sa vie au refuge, ce qu’il a vécu jusque-là et ce nouvel environnement. Se retrouver seul pourrait être très angoissant. C’est aussi un moment crucial pour vous connecter à votre chien, poser les bases de votre relation. Être là pour lui est primordial.
Avant de quitter le refuge (ou l’éleveur), écoutez bien les conseils et informations donnés par les professionnels. C’est eux qui se sont occupés de votre chien et qui ont appris à le connaître. Posez-leur toutes vos questions. Leur expérience vous sera précieuse. Ils vous diront notamment à quelles heures il était nourri, quelle quantité, ce qui vous permettra de reprendre cette routine qu’il est important de respecter au départ et changer progressivement si nécessaire.
Les premiers jours sont d’une très grande importance pour créer le lien avec votre chien. Adopter des méthodes d’éducation positive, avec de la bienveillance. Pour vous aider à comprendre l’importance de faire ce choix, je vous propose de lire cet article.
Avoir des friandises sur soi, quelque chose de très appétant, pour lui donner envie de rester près de vous et récompenser chacun des comportements que vous voulez renforcer (couché sur son tapis, regarder le chat sans courir après, aller à la porte pour demander à sortir, faire pipi dehors, laisser un vélo passer sans aboyer dessus…), pour le rassurer en cas de coup de stress momentané. Lui parler avec beaucoup de bienveillance et faire de votre voix un lien entre lui et vous, pour lui indiquer que ce qu’il fait est super, vous êtes très content de lui. Découvrir quel est son jouet préféré…
Autant d’outils qui vont vous servir pour l’éduquer sereinement et respectueusement.
Rappelez-vous que si vous vous êtes super content de son arrivée dans votre foyer, votre chien, lui, n’a pas encore compris que vous êtes devenu son Humain, pour la vie, et que cette maison est désormais la sienne. Ça prend du temps pour s’ajuster et d’autant plus pour un chien de refuge, qui arrive avec un passif pas toujours gai et ses propres traumatismes.
Il va peut-être se montrer très timide, se cacher et vous éviter, ou alors il va être collé à vous et déborder de joie. Il va falloir accepter sa manière de réagir et adopter la bonne attitude pour lui permettre de relâcher la pression sereinement.
Votre objectif : que chaque expérience soit positive, pour que l’adaptation soit optimale.
Tout commence dès qu’il monte dans la voiture. Il faut être prêt ! Protégez vos sièges pour le cas où la voiture ne serait pas trop son truc, veillez à ce qu’il reste calme, prévoyez peut-être un petit os à mâcher pour l’occuper.
Ça y est, il est temps pour lui de découvrir son nouveau « chez lui ». En laisse, faites-lui d’abord découvrir l’extérieur, le jardin, la rue, qu’il se relaxe un peu. Laissez-lui le temps de faire ses besoins, en l’amenant là où vous souhaitez qu’il le fasse et en le félicitant verbalement dès que c’est fait. Il va commencer à intégrer que c’est ici qu’on fait ses besoins et c’est très important.
Faites-lui ensuite découvrir la maison, toujours en laisse pour pouvoir gérer votre chien et prévenir les problèmes. Il est important de faire ce petit tour dans le calme et en positivant verbalement chaque découverte. S’il renifle votre plante sans tenter d’en manger les feuilles, félicitez-le (c’est exactement ce qu’on lui demande de faire, n’est-ce pas ?). Le garder en laisse vous permet de ne pas courir après lui en criant « non », « pschiiit » « stoooop » et de constater le dégât. Anticiper, c’est la clé !
– Si vous avez déjà un chien à la maison : Organisez la rencontre à l’extérieur, en laisse, même s’ils se sont déjà vus au refuge ou ailleurs. Ne les mettez pas face à face, laissez-les bouger un peu. Allez-vous promener un peu dans le quartier avant de rentrer dans la maison avec le nouvel arrivé, pendant que l’autre chien reste dans le jardin ou continue sa balade. Votre premier chien a besoin d’accepter le nouveau, et le nouveau doit intégrer qu’il n’est pas arrivé le premier. Ce n’est pas une question de dominance mais de respect !
– Si vous avez un chat : tenez votre chien en laisse et permettez à votre chat de découvrir ce nouvel arrivant dans un endroit sûr pour lui et avec possibilité de s’enfuir. Une barrière bébé en bas de l’escalier, un arbre à chat suffisamment haut pour qu’il s’y réfugie et qu’il puisse observer sans danger. Ne le tenez pas dans les bras, ne le mettez pas dans une caisse.
– Dans les deux cas :
En leur permettant de vivre une rencontre et des premiers jours sans problème, vous leur offrez la chance d’avoir une très belle relation.
Laissez une laisse à votre chien le premier jour, pour pouvoir le rattraper si besoin, même dans la maison c’est important !
Ne lui laissez pas accès à toute la maison, fermez les portes, pour garder un œil sur lui, limiter le risque de bêtises. Ouvrez au fur et à mesure, quand il y aura eu plusieurs jours sans souci.
Contrairement à ce que l’on peut penser, limiter son espace les premiers jours est très rassurant pour un chien, surtout si on doit le laisser seul. Il se sentira moins perdu et plus en sécurité.
En établissant son lieu de vie principal près de vous, vous lui permettez d’y établir sa zone de confort et que celle-ci soit là où vous évoluez le plus dans la maison.
3 jours, 3 semaines, 3 mois.
Même si vous avez déjà eu des chiens et avez une bonne base de connaissances, votre chien est unique, tout comme vous. Il est important d’apprendre à le connaître, lui.
Observez-le : il est important de voir ce qui le fait réagir, ce qu’il a l’air d’apprécier, ce qui semble le gêner… Son langage corporel est très « parlant », apprenez à le décoder. Observez ses attitudes, ses postures…
Il va sans doute découvrir des choses qui vous semblent pourtant normales. La télé, la tondeuse, les enfants qui crient, le lave-vaisselle qui fait du bruit…Pensez à le rassurer face à ces découvertes, qu’il les associe à quelque chose de positif.
Avez-vous déjà entendu parler des signaux d’apaisement ? Cela fait partie de la communication animale et chaque propriétaire de chien devrait les connaître et savoir en tenir compte. Je vous propose de lire cet article.
C’est à vous de chercher à comprendre votre chien avant de lui demander de vous comprendre. Que vous dit-il dans son langage de chien ? Quelle émotion exprime-t-il en ayant tel ou tel comportement ? Une fois que vous l’aurez compris, vous pourrez réagir de manière adaptée, lui proposer autre chose si nécessaire, le rassurer si besoin…
En répondant à ses besoins, vous allez lui permettre de s’épanouir, faire en sorte que mentalement et physiquement, il soit satisfait. Cet article vous aidera à comprendre ses besoins. Instaurez une routine, pour permettre à votre chien d’avoir un cadre. Sortez le régulièrement, nourrissez-le régulièrement et préférablement hors de sa gamelle.
Passées les premières 48H, il est important de commencer à établir les règles de la maison. Même si ses petits yeux plein d’amour ou de peur vous donnent envie de céder, rappelez-vous que les limites doivent être posées clairement mais positivement, pour son bien-être et le vôtre.
Ne vous dites pas « Il va dormir sur mon lit la première semaine » si vous souhaitez qu’il ne le fasse plus après. Ça sera d’autant plus dur pour lui, après, d’intégrer votre nouvelle règle. « Un jour on me donne à manger à table, le lendemain on me gronde parce que je mendie. Quelle est la logique là-dedans ? » Et il a raison, il n’y en a pas…
Ne pas savoir quand il a le droit ou quand il ne l’a pas, c’est très perturbant pour lui. Si vous changez d’avis d’un jour à l’autre, il va être confus et ça engendrera du stress. Ce qui est loin d’être idéal, surtout pour un chien qui vient d’un refuge.
Un chien a autant besoin d’amour et de compassion que d’un cadre qui va lui permettre de se sentir en sécurité.
Il a besoin de comprendre comment vous fonctionnez, ce qui est permis, ce qui ne l’est pas et si tout est clair, il va comprendre et vous aurez alors établi une relation stable avec lui.
Avec de l’amour, de la patience et une bonne compréhension de ce qui se passe dans sa tête, vous allez développer un lien très fort et unique avec votre chien.
Parfois, malgré l’amour et la patience, cela ne suffit pas à faire disparaître certains traumatismes pouvant entraîner des problèmes de comportements. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide auprès d’un éducateur canin ou d’un comportementaliste, sans attendre que la situation dégénère ou que vous soyez complètement débordé.
Prendre des cours d’éducation canine, basée sur des méthodes positives, peut être également très utile, surtout si c’est votre premier chien.
Les refuges travaillent parfois avec des professionnels qui peuvent intervenir, gratuitement ou à prix réduit, pour vous aider à ce que tout se passe au mieux. C’est ce que j’ai fait pendant plusieurs mois dans le Finistère, dans un refuge où j’intervenais bénévolement plusieurs fois par semaine, avant de m’installer au Canada..
En appliquant tous ces conseils et avec toute votre bonne volonté d’offrir la belle vie qu’il mérite à votre nouveau compagnon, vous êtes prêt pour une merveilleuse aventure !
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D’une Bretonne à l’autre… 🙂 Tous les articles que je lis sur l’adoption d’un chien adulte me font me demander si je ne suis pas égoïste par rapport à une adoption pas encore finalisée (mais qui doit l’être dans 10 jours).
Voilà le souci : la « petite » (hum, croisée golden malinois) chienne a 8 ans, a toujours vécu au fond d’un jardin en enclos avec des poules, avant d’être abandonnée en juillet 2022 et confiée à une famille d’accueil qui a fait toute son éducation. Cette famille s’est beaucoup attachée à elle. Certes ils travaillent (moi retraitée je suis dispo toute la journée) mais les enfants rentrent vers 17h. Il y a un jardin, ces gens partent volontiers en weekend nature avec donc la chienne, bref, une chouette vie.
Chez moi ce sera un petit appartement au 2è étage (sans ascenseur, validé par l’association, qui je le vois bien « pousse » à l’adoption car chien âgé, et avoue vouloir libérer une place chez la famille d’accueil pour un autre chien…) un chat pas commode (mais là c’est le mystère car aucun test n’a pu être fait, la famille d’accueil n’ayant pas de chat, et vivant à 200 km de chez moi) et en plus un déménagement dans 4 mois, pour là encore un appartement qui ne sera jamais très grand (budget loyer 550 euros maxi). Bref, plus j’y pense, et plus je confronte tout ça à ce que je lis, plus je doute.
J’aime cette chienne, il s’est passé quelque chose après un an de vaines recherches via la SPA (qui n’aime pas les appartements, visiblement, même si l’adoptant sortira beaucoup plus le chien que bien des gens vivant en maison !) mais justement parce que je l’aime, voilà des nuits que, à la lecture de ce que représente pour un chien le stress de changer d’univers, je ne dors pas en me disant que je suis égoîste, et que cette petite chienne, chez moi, va perdre au change. Je pense donc ne pas conclure cette adoption. Il y aurait d’autres éléments, en particulier grands enfants hostiles qui refusent un chien chez eux, ce qui impliquent que je verrai moins mes petits-enfants, sauf à systématiquement faire garder mon chien, ce qui n’est ni mon principe, ni dans mes moyens financiers. Ces éléments arrivent en second et pourraient à la longue se résoudre je pense car mes enfants m’aiment, mais pour le moment ils s’ajoutent au reste. Bref là je suis totalement perdue…
Avez-vous un avis à me donner ? Si oui… mersi bras (grand merci, e brezhoneg) 🙂
Bonjour! Merci pour votre message et désolée pour le délai de réponse. Je n’ai pas reçu la notification en temps réel. J’imagine que les choses ont dû bouger depuis votre message. Adopter un chien c’est toujours une grande décision, qui va bousculer beaucoup de choses. Entre l’entourage qui refuse et le déménagement prochain, c’est sûr que ça complique les choses. Pour autant, si on fait bien les choses, tout est possible. Je ne sais pas si la chienne va « perdre au change » comme vous dites, si la FA ne décide pas de la garder, elle va de toute façon vivre un changement de maison et devra s’adapter à un nouvel environnement. En tout cas, j’admire le fait que vous preniez le temps de bien réfléchir et ne fonctionnez pas « juste » avec le coeur. Tenez-moi au courant!